« Noireclaire » : Les plus belles phrases poétiques de C.Bobin

« Ce qui s’enfuit du monde c’est la poésie.

La poésie n’est pas un genre littéraire, elle est l’expérience spirituelle de la vie, la plus haute densité de précision, l’intuition aveuglante que la vie la plus frêle est une vie sans fin. »

Christian Bobin, Carnet du soleil

« J’ai rêvé cette nuit que quelqu’un dont je ne voyais pas le visage me disait : « il n’y a pas d’autres preuves de l’existence de Dieu que les preuves poétiques. »

Christian Bobin, Carnet du soleil

« Les lèvres sont la barque du visage. Dans le sourire un roi à bec de soleil monte dans la barque et remonte le fleuve du temps jusqu’à sa source pure. »

Christian Bobin, Carnet du soleil

« Les mères attentives au souffle lumineux de leur nouveau-né dormant, savent qu’il n’est pas nécessaire de mourir pour connaître un autre monde : toute pure contemplation fait s’écrouler en silence les murailles du temps. »

C. Bobin. Carnet de soleil

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« Quand une joie monte du papier blanc jusqu’à ma main, j’ai la certitude que personne n’est perdu. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Lire prend mes mains, mon visage, mon temps, ma réserve d’espérance et change tout ça en silence, en bonne farine lumineuse de silence. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Sur le coeur de l’agonisant un pétale de rose pèse plusieurs tonnes, et le monde moins qu’une poussière sous le lit. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Le corps est le seul tombeau. Le mort est une enveloppe dont on a enlevé la lettre. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Aux modernes qui ne savent que compter, j’oppose la lente passion des nuages, les heures ardentes au chevet d’une phrase, et ton visage quand une crédulité le visitait. »

Christian Bobin, Noireclaire

« Un livre dans une brocante c’est parfois un mort qui me tend la main et qui me dit : ne me laisse pas, s’il te plaît. »

Noireclaire, C.Bobin

« Nos mains enfantinement serrées poursuivront leur histoire longtemps après avoir été os, poussière et puis rien. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Je n’ai jamais lu de définition satisfaisante de l’amour. Je n’en lirai jamais. »

Christian Bobin, Noireclaire

« Pourquoi aimons-nous tant les feuilles mortes alors qu’elles sont le signe de notre fin, sinon parce que nous avons profondément besoin d’être menés loin du monde ? »

Noireclaire, Christian Bobin

« Nous sommes des cadavres, monsieur. Et les cadavres, ils ne savent pas si celui qui les approche est bon ou mauvais. Mais un cheval, lui, il sait. Si un homme de coeur vient vers lui, le cheval éclate de rire, monsieur. Et si c’est un diable, il recule. »

Noireclaire, Christian Bobin

« La mousse fluorescente des vieux murs parle la langue des disparus. C’est une langue sourdement lumineuse, un serpent émeraude qui monte au coeur. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Assis devant le palais de leur âme, ils ne songent pas à y entrer. Leur mort les y poussera. »

Christian Bobin, Noireclaire

« Le piano de Bach : une pluie qui tombe sur la mer. Ce n’est rien mais pourquoi ce murmure me semble-t-il plus savant que les savants ? »

Noireclaire, C.Bobin

« J’ai le même groupe sanguin que les abeilles, les renards et la lune. »

Noireclaire, C.Bobin

« Un poème est le maximum de sensibilité qu’un homme ou une femme puisse connaître. »

Noireclaire, C.Bobin

« Les moineaux vont sur terre par bonds. Ils dessinent dans l’air de minuscules monts Fuji. »

« Quand un sage japonais sent sa mort venir il écrit un poème – une manière d’allumer une bougie dans la pièce d’où son âme s’apprête à sortir. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Assise dans une barque de papier, je t’ai confiée au Nil, espérant que les princesses égyptiennes des phrases prendraient soin de toi. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Une amie, c’est quelqu’un qui m’attend dans le couloir pendant que je rattache mes lacets. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Je suis le plus petit disciple, mes maîtres sont partout. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Je cherche ton visage comme on cherche l’interrupteur dans le noir. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Le poète perce quelques trous dans l’os du langage pour en faire une flûte. Ce n’est rien mais ce rien parle de l’éternel. »

Noireclaire, Christian Bobin

« La buse sur une branche du chêne, tête inclinée en direction de l’herbe, guette une proie. Elle semble à peine respirer, immobile jusqu’à la seconde où elle bondit, plonge ses serres dans une phrase vivante. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Quand je lis un poème, c’est la mort des horloges. »

Noireclaire, Christian Bobin

« La neige est le plus beau des livres d’enfant. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Comprends-moi : je veux juste te dire que respirer, simplement respirer sans toi, faire un pas en direction de la fenêtre que la neige dévore, c’est recevoir des milliards de coups de couteau. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Je t’écris pour t’emmener plus loin que ta mort. »

Noireclaire, Christian Bobin

« Chaque seconde perdue à regarder sans intention par la fenêtre retarde la fin du monde. »

Noireclaire, Christian Bobin

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